“Aftersun”, “Astérix et Obélix”, “Knock at the Cabin” : voici les sorties de la semaine

Knock at the Cabin de M. Night Shyamalan

Knock at the Cabin entortille avec brio les motifs shyamalaniens pour en extraire une forme  de substrat théorique : le dérèglement du monde observé par la petite lucarne d’une vieille maison isolée de tout (comme dans Signes), une succession de phénomènes inexpliquées qui présage l’apocalypse (comme dans Phénomènes), une famille emprisonnée à huis clos (comme dans SignesLe VillageThe Visit et Old), et une méditation inquiète sur la croyance (comme dans la majeure partie de sa filmographie). 

Lire la critique de Léo Moser

Aftersun de Charlotte Wells

Wells, on l’aura compris, s’intéresse moins aux faits qu’à leur perception. Et tout son travail de mise en scène consiste à affirmer ce mouvement tremblé, ce point flou qui rejoue la victoire deleuzienne de l’image-temps sur l’image-mouvement, de la subjectivité sur le réel. L’objet le plus fétichisé du film est une mini-caméra DV, que la fillette braque constamment sur son père afin, déjà, d’en sonder le mystère. Ces images vidéo maladroites filmées par une enfant annoncent la future cinéaste mais désigne surtout un regard – un ressenti.

Lire la critique d’Emily Barnett

La Montagne de Thomas Salvador

Opposant à l’immensité du cadre la frugalité de son dispositif, La Montagne conjugue l’essoufflement existentiel de Pierre et la plénitude apparente d’un glacier lui aussi exsangue – menacé par le réchauffement climatique, sa superficie se réduit d’année en année et occasionne de dangereux éboulements. Dépliées au fil d’un tempo cotonneux, les séquences nous plongent dans un état quasi méditatif, propice à une dérive sensorielle à peine heurtée par le corps-à-corps de plus en plus intense que le personnage entreprend avec son environnement.

Lire la critique d’Alexandre Büyükodabas

Des garçons de province de Gaël Lépingle

Ne se croisant jamais dans un même espace, très différents les uns des autres (singularité soulignée par un format de prises de vue propreà chaque épisode, du 1:33 au CinémaScope), les personnages sont saisis dans des portraits successifs, comme pour mieux dire les doutes et la mélancolie qui les lient. Coécrites avec Michaël Dacheux (auteur du joli L’Amour debout en 2019), ces trois courtes histoires teintées de mélancolie tchékhovienne forment un kaléidoscope enveloppé de douceur sur l’expérience homosexuelle dans un cadre rural.

Lire la critique de Ludovic Béot

Seuls les pirates de Gaël Lépingle

Les séquences sont ainsi montées comme des fables mi-politiques, mi-magiques, et dessinent peu à peu tout un réseau de rêves enfouis qui documentent comment peut se construire un îlot de la résistance. La mise en garde est répétée : que le sang se déverse dans les villes, que dégueule la terreur.

Lire la critique d’Arnaud Hallet

Amore Mio de Guillaume Gouix

Ce qui s’annonçait comme le récit d’une séparation devient alors celui des retrouvailles entre deux sœurs à la fois proches et pudiques, comme empêchées par le temps qui a fait son œuvre. C’est bien leur relation ou la recherche d’une relation passée et future entre ces deux femmes, avançant par phases, timidité puis insolence permise entre sœurs, qui donne au récit sa belle profondeur d’incarnation.

Lire la critique de Marilou Duponchel

Un petit frère de Léonor Serraille

D’abord porté par une belle et singulière énergie qui rappelle son premier film, Serraille se perd dans une certes louable, mais maladroite chronique sociale battant en brèche la méritocratie à la française. Sur le papier ambitieux, Un petit frère a beaucoup d’envies mais peine à en faire du cinéma. 

Lire la critique de Bruno Deruisseau

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